Interview : une banane locale

Interview : une banane locale

Interview : une banane locale

bananeraie

Bananeraie sous serre froide / Frederic Morlot et Linda Blandin ©Les Arts verts

De l’île de la Réunion, Frédéric Morlot a ramené une passion pour les fruits exotiques qu’il acclimate depuis 25 ans dans les Pyrénées-Orientales en compagnie de sa compagne Lili Blandin.

FOR : Comment a germé cette idée de créer en France métropolitaine une production bananière ?

Frédéric Morlot : Cela fait 25 ans que j’ai mon entreprise et je suis spécialisé dans les plantes exotiques. A la demande de certains clients, j’ai été amené à voyager loin comme sur l’île de la Réunion où j’ai aménagé des restaurants au bord des lagons en tant que paysagiste pépiniériste. J’y ai rencontré des légumes et fruits d’antan et tout est parti de là. Le Languedoc-Roussillon est une zone primeur. On sait que les courbes de température sont favorables pour certaines cultures. Nous avons donc démarré par une variété de gingembre, appelé « gingembre mangue » qui est un curcuma amada. Tout ce que vous pouvez rencontrer sur l’île de la Réunion, comme fruits et légumes, nous les acclimatons à côté de Perpignan à Toreilles.

Nous sommes chez Ecocert et nous faisons de la culture bio. Nous entretenons des contacts avec des agriculteurs bio de l’île de la Réunion. Nous avons rapporté des variétés de bananiers qui nous permettent, en fin de compte, de pouvoir cultiver sans se soucier des températures sous serres froides.

FOR : Est-ce que vous pourriez nous expliquer le principe de serre froide ?

En fin de compte, la réglementation française et européenne interdit d’apporter des moyens artificiels comme le chauffage pour réguler la température des serres ou des structures en extérieur. Ce qui laisse sous entendre que vous avez le droit d’avoir un abri mais non chauffé. Les températures descendent à moins 4 degrés et on doit donc se débrouiller avec ça. C’est compliqué mais ça fonctionne.

FOR : Quelles sont les variétés que vous cultivez ?

Il y a des variétés que je ne divulgue pas et des variétés que certainement vous connaissez comme la Mignonne, la Bonbon, la Cavendish.

FOR : Quand récoltez-vous les bananes ?

Le bananier n’a pas de saisonnalité. Il n’y a pas de mois particuliers pour récolter les régimes de bananes. Le bananier fleurit quand bon lui semble en fonction de sa maturité, de son stade de développement. Des régimes apparaissent en plein mois de décembre. Nous attendons tout simplement le printemps pour les faire murir tranquillement.

FOR : Pour l’entretien, procédez-vous à des enrichissement de sol, des traitements préventifs ?

Pour tout ce qui est nature de sol, c’est très simple, puisque que je suis petit fils d’agriculteur, je me réfère à ce qui était fait avant, avant qu’il y ai des produits phytosanitaires. Ce sont des terres qui n’ont pas été traité depuis à ma connaissance une quarantaine ou une cinquantaine d’années. Nous travaillons avec des aromatérapeuthes qui nous mettent à disposition des huiles essentielles qui nous permettent de pouvoir soit repousser soit étouffer des prédateurs qui seraient susceptibles d’endommager les cultures. En ce qui concerne l’enrichissement de sol, on travaille avec une des plus grandes marque française Orbrun. ça nous permet d’incorporer des algues marines et différents types de fumés.

FOR : Est-ce que c’est vous qui vous occupez de la multiplication végétative ?

Pas en totalité. Nous achetons des plants bios originaires de la Réunion chez des fournisseurs. Puis nous les faisons transiter de la Réunion jusqu’à la métropole et ensuite, bien sûr, la multiplication se fait sur place.

FOR : Et pour la distribution ?

Nous fournissons les chefs étoilés, les restaurateurs, des petits supermarchés, des magasins bio et non-bio, des épiceries fines, La ruche qui dit oui. Il y en a énormément.

fruit-passion

FOR : Est-ce qu’à votre connaissance il y a d’autres producteurs de bananes en France métropolitaine ?

En bio, non. Il en existe du côté de Saint Tropez mais cet agriculteur travaille en culture raisonnée. Je suis le seul à faire de la papaye bio dans des serres non chauffées en France. Nous produisons aussi des cannes à sucre, des piments oiseaux, du gingembre mangue, du curcuma, du gingembre pays, de la citronnelle.

Visites de la pépinière

La pépinière organise des visites programmées et occasionnelles de la production. Les dates sont inscrites sur la page Facebook de la pépinière dès qu’une visite est programmée. Pour les modalités, la visite dure environ 3h00 elle est à 14 € par personne (gratuit jusqu’à 6 ans et 5 € jusqu’à 16 ans). A l’issue de cette visite chaque visiteur repartira avec la valeur de 14 € en produits frais ou transformé au choix.

Contact :

Pépinière Les Arts Verts / Chemin du mas riu / 66400 Torreilles

04 68 61 30 37

les-arts-verts@orange.fr

www.espacedeco66.com

 

Propos recueillis par Joana Bénichou.

 

 

One Reply to “Interview : une banane locale”

  1. Bonjour je travaille dans les fruits et légumes et je serais intéressée pour visiter votre pepiniere ainsi de travailler ensemble merci de m’indiquer la date de la visite.
    Cordialement

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