Un nouveau défi face à la sécheresse

Un nouveau défi face à la sécheresse

Un nouveau défi face à la sécheresse

Les fortes chaleurs et la sécheresse de l’été nous ont encore confronté aux problèmes de l’eau. Il est important de savoir que l’agriculture en est de loin la plus grosse consommatrice. Les problèmes d’irrigations vont surement s’accentuer dans les années à venir, nous devons nous y préparer.

Depuis des années je suis confronté à ces excès climatiques dans mes vergers déjà pauvres en matière organique et peu profond. Pour améliorer cette résistance à la sécheresse, il y a un secret fondamental, c’est la qualité du sol. Il faut absolument œuvrer pour un sol vivant avec beaucoup d’humus, de compost ligneux qui aère la terre et évite le tassement. La matière organique est en fait du carbone, elle agit comme une éponge, une partie de l’eau reste stockée et est redistribuée progressivement. Nous devons nous inspirer des méthodes ancestrales dans les zones arides, par exemple en Afrique, des études montrent qu’en ajoutant une tonne de matière organique par hectare, on augmente l’eau disponible de 17000 litres à l’hectare.

Un sol sans couvert végétal, desséché par le soleil, le vent, lors de l’arrosage va créer une boue de surface, l’eau va plutôt s’évaporer qu’hydrater les racines des arbres.

Ces dernières années j’ai mis 10 cm de BRF (bois raméal fragmenté), j’ai eu moins de perte, je vais mettre 5 à 10 cm supplémentaires pour protéger le sol et améliorer la vie des micro-organismes.

Il faut sortir du triptyque labour/engrais/arrosage et veiller à ce que la vie du sol devienne un acteur d’hydratation. Une autre solution à l’aridité que j’ai mis en place dans mes vergers, c’est de créer des cultures étagées en associant des grands arbres comme des mûriers, des féviers, des acacias, générateurs d’azote dans le sol, créant de l’ombre, à des arbres plus petits comme les grenadiers, pêchers, ceux-ci à leurs tours protégeant des arbustes comme les fruits rouges.

L’eau, comme le sol et les plantes, se cultive. Comprendre ces interrelations et en prendre soin, c’est prendre soin de la vie dans nos sols.

Des techniques ancestrales contre la sécheresse ont toujours existé : citerne de récupération, irrigation gravitaire, oyas, filets de brouillard, arbres fontaine… D’autres méthodes de cultures : semis de noyaux ou pépins d’arbres à la bouteille, agroforesterie, permaculture, syntropie… Des découvertes scientifiques permettent aussi des solutions pour la ressource en eau, il suffit de créer des synergies de ces savoirs d’intelligence collective. Nous traiterons ces techniques dans nos prochaines lettres d’information.

R. Colicci

Notes :
Syntropie : L’agriculture syntropique est technique agricole qui repose sur des principes développés par la nature elle-même. Le but est d’avoir des récoltes constantes sans fertilisants, ni apports organiques extérieurs mais seulement par l’équilibre propre de l’écosystème. Il s’agit de construire un système agroécologique qui s’auto alimente en s’inspirant d’un écosystème naturel original, en utilisant des processus biologiques pour nourrir le sol. La dynamique utilisée créée des plantes robustes qui ne nécessitent pas de fertilisants.

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