Fruits oubliés ? Drôle de nom, se diront sans doute certains !
Mais savez-vous que nous ne mangeons aujourd’hui qu’une infime partie de la diversité fruitière existante ?
Toujours les mêmes pommes, toujours les même poires. Tellement ennuyeux !
Il y a pourtant des milliers de sortes (variétés ou cultivars) de chaque espèce fruitière. Dans les campagnes, chaque petite région avait sélectionné les siennes, pour des goûts et des usages bien particuliers.
Puis l’agriculture “moderne” est passée par là et seules quelques variétés “élites” ont été multipliées et diffusées à grande échelle, au détriment de la diversité, de la santé humaine et de l’environnement. Cultivées dans des conditions industrielles propices à l’apparition de maladies, elles nécessitent un grand nombre de traitements. Leur contenu nutritionnel est bien moins important qu’auparavant.
Il y a quelques dizaines d’années, des passionnés ont battu les campagnes pour sauver les fruits oubliés, autrement dit la diversité fruitière abandonnée par l’agriculture.
À cette époque, on pouvait vraiment parler de fruits oubliés. Grâce à ces personnes, cet héritage a évité la disparition pure et simple.
À côté des espèces connues comme la pomme, la poire, figurent également des espèces oubliées, comme le grenadier, le jujubier, le cornouiller mâle, le cormier.
Enfin, certains fruits peuvent être qualifiés d’oubliés dans le sens de “négligés” : tout le monde les connaît mais on ne s’en préoccupe plus. Dans le sud de la France, le figuier fait partie des fruits négligés, dont des centaines de tonnes ne sont plus ramassées et jonchent le sol des villes et des campagnes. Et dire que bien souvent, il n’y a qu’à les cueillir !
Cormes (Sorbus domestica L.), kakis (Diospyros kaki), grenade (Punica granatum), mûres du mûrier noir (Morus nigra L.)
Si aujourd’hui les variétés anciennes de fruits et les fruits originaux sont un peu plus à la mode, c’est grâce au travail de sauvegarde effectué. Et pourtant, on peine encore à les trouver dans les magasins ou sur les marchés.
Nous espérons que bientôt, tous ces fruits ne seront plus oubliés et que nous pourrons changer de nom, voire disparaître. Mais nous n’en sommes pas encore là…