34 : Prunes et pruniers – Vertus de prunus Spinosa (EPUISE)
SOMMAIRE
– Portrait d’hommes : Un nouveau moulin à châtaigne en Cévennes par Robert SAUVEZON
– Point de Vue : Le goût amer de nos fruits et légumes par Le collectif de Défense des Travailleurs Etrangers dans l’Agriculture
– Enquête : Les variétés de pruneaux qui ont fait l’histoire par Sylvie DUPARD
– Pomologie : A la découverte des prunes par Sylvie DUPARD
– Cacographie fruitière : Prudence pour le prunier par Dominique GARREL
– Bona Fama spécial Prunus Spinosa : gracieuse épine noire par Isabelle MUNIER
– Avis de Recherche : les cormiers à gros fruits… par Fruits Oubliés
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EDITO
Monstrueuse croissance…
Le but avéré de certains dirigeants agricoles est de rendre notre agriculture encore plus compétitive sur le marché mondial, en exhortant les agriculteurs a toujours plus produire et moins cher pour l’exportation.
Cette logique financière conduit aux pires excès sociaux et humains comme vous le lirez dans l’article sur “le goût amer des fruits et légumes”.
Le paroxysme de cette attitude s’est conclu par le meurtre de deux inspecteurs du travail venu vérifier la réalité des contrats et conditions de travail chez un agriculteur certainement acculé à rechercher les plus bas coût de production.
Dangereuse croissance !
Pour produire plus et moins cher, il faut naturellement accroitre la productivité.
Ainsi le blé devient une pompe à intrant chimique pour fabriquer au plus vite le maximum de grosse cellules de réserve (gluten) ; grosses cellules qui permettent de mécaniser la fabrication de la pâte en économisant de la main d’œuvre.
Résultat : on note de plus en plus d’allergies à ces grosses molécules de gluten chez les consommateurs ; rendant le pain moderne inconsommable pour une partie de la population.
De même, les pommes réputées autrefois pour leurs bienfaits sur la santé (“une pomme chaque matin éloigne le médecin”) ne sont plus aujourd’hui qu’une grosse réserve d’eau sucrée, joliment enrobée.
L’acidité a disparu avec les variétés industrielles, l’amertume des tanins également.
Ces principes actifs, contenus dans la peau, assuraient la conservation naturelle des fruits traditionnels et apportaient à notre corps vitamines et antioxydants si utiles à la longévité de nos cellules.
Aujourd’hui ces variétés sélectionnées pour cette agriculture chimique ne font plus qu’accumuler des réserves énergétiques (le sucre).
L’agriculture dominante présente, comble du paradoxe, un bilan énergétique négatif :
on apporte à la production agricole plus d’énergie que l’on en retire.
Cette inversion est récente et date de la mise en place de la politique agricole Européenne, pour la rendre soi-disant compétitive.
Compétitive au détriment des ressources, de la vie des travailleurs de la terre et des consommateurs.
Il nous faut retrouver un sens à notre consommation, décroitre le gaspillage, la production, pour rendre une valeur nutritive à nos aliments et le goût de l’invention.
Christian SUNT
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