Mobilisation pour le maintien de la Biodiversité
Préambule
Avec l’UNESCO nous redoutons un appauvrissement de la diversité culturelle de l’humanité, et il n’est pas interdit de faire un parallèle avec l’appauvrissement de la biodiversité. Or les lois de la science nous l’ont appris : C’est dans la diversité que la vie se perpétue et par les mutations que les espèces se renouvellent.
Quand on observe le vivant à travers son histoire, c’est sa capacité à se perpétuer, quelles que soient les conditions que l’on retient. Le secret de cette adaptation, c’est la diversité, la multiplicité des solutions disponibles.
La prise de conscience des consommateurs représente une formidable opportunité susceptible de contribuer efficacement à l’amélioration de l’interface culture-agriculture-environnement. La logique de production des produits biologiques de qualités est ancrée dans la tradition, et respectueuse des milieux naturels. La diversité des écosystèmes naturels et des sociétés humaines a progressivement façonné nos paysages. Les productions locales sont échangées sur les marchés spécifiques représentant des niches, des situations liées à des populations particulières. Cette proximité du couple vendeur-consommateur garantit les qualités environnementales et gustatives des produits.
Nous reconnaissons un rôle central des communautés locales dans tous les aspects de la gestion des ressources. Nous soutenons leurs efforts en faveur de la conservation de la biodiversité. Nous mettons en exergue les liens entre la diversité biologique et la diversité culturelle, ainsi que leur rôle fondamental dans l’entretien et le maintien de cette biodiversité et des héritages culturels.
L’augmentation constante de la productivité et des volumes a entraîné une forte standardisation des produits agro-alimentaires avec des impacts négatifs : pollution des sols et de l’eau, érosion, réduction de la biodiversité, etc…
Nous rejoignons les scientifiques en ethnobiologie qui à Belém (premier congrès de la Société Internationale d’Ethnobiologie Brésil) en 1988 ont proposé une action visant à freiner la perte drastique de diversité biologique et culturelle de la planète.
Non à la marchandisation du vivant
Notre défense de la vie et du vivant prend ses racines dans nos luttes contre une mondialisation qui cherche à combiner à tout prix la dérégulation économique la plus large et le contrôle généralisé des personnes, des plantations et des conduites.
Fini le temps où les jardiniers et les paysans pouvaient planter et replanter les graines issues des récoltes précédentes, des plants issus de marcottages, de provignages, de bouturages. Fini le temps où les jardiniers et les paysans pouvaient utiliser des méthodes douces, locales, pour soigner leurs plantations.
Ces pratiques sont maintenant interdites ou taxées. Le vivant, le végétal est devenu une marchandise.
Concrètement, nous avons à déplorer la disparition des abeilles, la prolifération des algues vertes (nitrates), l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), le veau et bœuf aux hormones, le maïs transgénique, le poulet à la Javel, l’interdiction de cépages, du purin d’ortie, de graines paysannes, etc.
Ce, alors que le vivant a su – sait – s’adapter au climat et à l’écosystème environnant, pouvant ainsi résister à bien des fléaux, et ce sans manipulation génétique ni l’aide de pesticides.
Ces tentatives de s’approprier le vivant s’opposent au principe naturel de « bien commun », de « patrimoine commun de l’humanité », un domaine « non-appropriable » dans lequel nous trouvons aussi, et entre autres la culture, l’éducation, la santé, l’air, l’eau.
Cette appropriation du vivant – « la fabrique de l’homme » – tend d’une façon ou d’une autre à déposséder l’individu de son identité biologique et culturelle.
C’est pourquoi, nous appelons les défenseurs de la biodiversité, de l’écologie, de la santé, de la culture, à rejoindre notre motion qui veut réunir les défenseurs du vivant.
Premiers signataires :
Association Un lien et des Ponts pour le Monde
Association Fruits Oubliés Réseau
La belle Cause